La Grotte aux œufs et le Pas de la Cabre par Richard D’Angio, Luc Guermonprez, Guy Farnarier (photographies)

17 03 2024

09h00

La Grotte aux œufs, le Pas de la Cabre, le Saint-Pilon, Col du Saint-Pilon, crochet possible par la Grotte sanctuaire de Sainte Marie Madeleine, retour par le sentier du Canapé.

Balades

Après la visite de l’Espace Charles Casals, départ de l’Hôtellerie vers la grotte aux œufs en passant devant les restes d’ « Héraclès » sacrifié conformément aux normes de sécurité (Ce fut un magnifique chêne classé remarquable qui ne méritait pas ça !). Avant d’entamer franchement la montée, passage devant la source de Saint-Zacharie ( ?) dont un bon débit alimente un ruisseau qui coule vers la plaine (le poljé) et ira se perdre dans un des embuts (ponors) par où les eaux gagnent des réseaux souterrains.

Le chemin direct vers la grotte est un peu sportif avec quelques rochers dont la hauteur supérieure aux standards causa quelques difficultés à certaines articulations fragiles mais la coopération du groupe permit à tous d’arriver à bon port.

La grotte aux œufs doit son nom aux concrétions ovoïdes que présente l’intérieur, la croyance populaire lui attribue des vertus de fertilité et on vient y déposer des œufs  dans l’espoir d’avoir une nombreuse progéniture ! Préoccupés par et trop attentifs aux difficultés du terrain, nous ratons au passage l’Ermitage de Dalmace Moner (mort en 1341), Bienheureux de l’ordre de Dominique (Frères Prêcheurs i.e. Dominicains).

Ensuite retour au parking pour un petit groupe accompagnant celles qui avaient épuisé leur capital énergétique tandis que le gros de la troupe poursuivait par le chemin de la Cabre

Luc

Pour 11 personnes la balade s’est poursuivie via le Pas de la Cabre puis vers le Saint-Pilon. Le Pas de la Cabre exploite des faiblesses dans la compacité des calcaires qui arment la paroi à regard nord de la haute chaîne, il permet de franchir la crête sans avoir à affronter la verticalité de la corniche. Le sentier s’insinue dans les ressauts rocheux et vires successives étagées et s’élève ainsi progressivement suivant une diagonale bas-est – haut-ouest. Parvenu au sommet et après un pique-nique tardif et bien mérité, le petit groupe s’est dirigé vers le Saint-Pilon et sa chapelle – érigée suivant les sources entre le XIVe et le XVIIe siècle ???* –restaurée entre 2015 et 2017. La « nouvelle » chapelle a été inaugurée le samedi 21 octobre 2017. Dans le prolongement du chantier de la chapelle, le Saint-Pilon a été doté d’une table d’orientation en 2019.

La descente s’est effectuée par le Col du Saint-Pilon où a été « rétabli » le septième oratoire, dont il ne restait plus trace, il succédait aux six déjà rénovés du Chemin des Roys.

Sur le chemin du retour, arrêt à la Chapelle des Parisiens, construite en 1619 sur initiative d’Esprit Blanc, contrôleur général des décimes à Aix en Provence et dont la résidence dans cette ville était dite « des Parisiens », d’où possiblement le nom de la chapelle. Réhabilitée à partir de 2007 les travaux ont été suivis d’une inauguration en 2009.

Au long de la descente, avant et après la chapelle, rencontre des sixième et cinquième oratoires dont les bas-reliefs des niches relatent des scènes de la vie de Marie Madeleine. La descente s’est poursuivie par le chemin du Canapé, dont le nom est dû à l’existence d’un énorme bloc écroulé de la corniche et dont la forme laisse évoquer un canapé.

Enfin au bas du chemin, érigé par les Compagnons pèlerins, se dresse une stèle en forme d’obélisque Cet obélisque est le chef-d’œuvre de réception d’un Compagnon graveur de pierres du Tour de France des Devoirs unis, connu sous le nom de « Languedoc Cœur Sincère ». Il a été érigé en 2011 pour manifester la présence compagnonnique multiséculaire sur le site de la Sainte-Baume et la grotte de Sainte-Marie-Madeleine, haut lieu de pèlerinage de la chrétienté, et étape obligatoire du Tour de France de l’apprenti Compagnon.

  • *À propos de la date de construction de la Chapelle du Saint-Pilon on trouve des dates différentes, très éloignées les unes des autres. Des confusions entre une date de construction initiale et diverses dates de reconstructions/restaurations peuvent être à la source de ces contradictions.
  • Les contenus des N°44 et 48 de la revue Pays Sainte-Baume permettent de compléter substantiellement ce compte-rendu de balade.

Richard

Cette balade a permis de traverser des milieux très différents : un milieu forestier très fermé, celui de la célèbre hêtraie d’une part et un milieu très ouvert celui de la grande crête d’autre part, et partout des zones rocheuses, avec chacun son cortège spécifique d’espèces animales et végétales. La saison n’était sans doute pas la meilleure pour faire des observations botaniques mais quelques jolies et intéressantes observations printanières ont cependant été possible (cf. photos)

Guy

1 Source de Saint-Zacharie2 Entrée de la grotte aux œufs3 Vue du poljé du Plan d’Aups depuis le Pas de la Cabre
4 Autre vue depuis le Pas de la Cabre5 La Tête de Cobra (Béatrice) Chemin du Canapé6 Iris des garrigues
7 Galeries de Nepticule dorée sur feuille de ronce8 Ficaire9 Crocus versicolor
10 Cornouiller mâle en fleurs11 Anémones hépatiques12 Fougère, Asplenium Cétérach
13 Fougère, Asplenium , Capillaire des murailles14 Fougère, Asplenium Doradille15 Fougère, Polypode cambricum